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Procès

Pénélope Fillon : « J’étais reconnaissante qu’il m’ait offert du travail, je n’ai pas osé demander autre chose… »

COMPTE-RENDU - le couple est notamment entendu pour recel de sommes perçues.

Crédit photo : Ouest-France

Publié le 12/03/20

« Je suis restée trop dans l’attente, je pensais qu’on allait me donner le travail que je devais faire » a tenté de se défendre Pénélope Fillon, à propos de son emploi de collaboratrice à la Revue des Deux Mondes, lors du procès qui s’est tenu ce jeudi 5 mars au Nouveau tribunal de Paris.  Elle est notamment poursuivie pour complicité et recel des sommes d’argent perçues. 5 000€ brut, par mois. Une rémunération qu’elle touchait également en 2013 alors même qu’elle ne semblait pas fournir de travail. « Vous aviez dit que vous trouviez que c’était généreux »  lance la magistrate, « c’est vrai », confirme Pénélope Fillon. Et lorsque la Présidente lui demande si c’est elle-même qui a décidé du salaire qu’elle toucherait, elle répond qu’elle a seulement « accepté la proposition de Monsieur de Lacharriere », un ami de François Fillon.

 

Nouvelle conseillère  

 

Engagée par ce dernier, car elle s’ennuyait, elle a également obtenu le poste de « conseillère littéraire » au sein de la Revue des Deux Mondes, un métier qu’elle a voulu exercer parce qu’elle aime la littérature : « ça a toujours été ma vraie passion après 5 ans sans avoir travaillé en parlementaire, je me suis dit que c’était l’occasion de changer ». Pénélope Fillon aurait essayé de conseiller la direction de la Revue des Deux Mondes, en proposant d’ouvrir la revue mensuelle sur des lecteurs plus jeunes, comme des français de l’étranger : « vous avez dit que la revue ne correspondait plus aux attentes du lecteurs », « c’est lui [Monsieur Ladreit de Lacharriere, NDLR] qui l’a dit » répond directement l’accusée. La Présidente se répète : « pourtant il a dit que c’était vous qui l’aviez dit », « je n’ai jamais dit ça », dit-elle à nouveau. La magistrate commence à perdre patience : « vous aviez dit que la revue perdait des lecteurs et j’aimerais savoir comment vous en êtes venue à cette conclusion ». Madame Fillon tente alors de s’expliquer : « c’est une revue qui perdait du lectorat alors je me suis dit qu’elle pourrait être internationale. Je me suis toujours demandée pourquoi la revue s’appelait « des Deux Mondes ». « Et vous vouliez organiser un forum ? », « je ne me rappelle plus de cette idée » répond directement l’accusée. La « conseillère » semble ne plus se souvenir des conseils qu’elle aurait elle-même donné pour améliorer le mensuel. « C’est un travail de sensibilité », raconte-t-elle ensuite, « je voulais voir comment la revue pourrait changer et s’améliorer »

 

Pénélope Fillon évoque également un malaise ressenti, à partir du début de l’année 2013, car ses contributions ne sont pas prises en compte. La Présidente surenchérit « lors de son interrogatoire, il dit que vous ne vous êtes pas plainte auprès de lui de ce manque de travail », ce à quoi elle répond : « j’étais reconnaissante du fait qu’il m’ait offert du travail, je n’ai pas osé demander autre chose… ».

 

A ces mots, l’audience est suspendue jusqu’à 16h30, avant les questions des parties et l’étude des scellés.

 

 

 

Ludmilla Clocher

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© 2020 Ludmilla Clocher

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